Niché au coeur de paysages sauvages, laissant libre court à l'imagination mystique des lieux, le "pont du Diable" enjambe la rivière Ariège. Oserez-vous visiter ce lieu légendaire, absolument magnifique architecturalement ? Votre camping Les Grottes, près de Tarascon-sur-Ariège, vous fait découvrir le Pont du Diable, situé dans le Pays de Foix, à moins de 20 minutes de voiture du camping en passant par la N20 ! Garez-vous sur le parking avant de descendre vers la rivière dans la fraîcheur du sous-bois. En découvrant le charme de ces vieilles pierres sur ce lieu incontournable du patrimoine régional, laissez-vous aller à l’imagination : quelle peut bien être l’origine de ce Pont du Diable, aussi nommé Pont Saint-Antoine ? Il y en a pour tous les goûts : origine romantique pour les balades en amoureux, origine historique pour les balades en famille !
Un peu d'histoire...
Il existe de nombreux “ponts du diable” en France, un nom souvent associé à des flots tumultueux qui ont pu faire des victimes. Celui-ci porte aussi le nom de Pont Saint-Antoine, du nom d’un hameau tout proche. Mais il peut être plus amusant de se pencher sur ce que disent les légendes ! L’une indique qu’un habitant du hameau de Ginabat voulut construire un pont pour rejoindre plus facilement les communes de Saint-Paul-de-Jarrat et Mercus-Garrabet, situées de l’autre côté de l’Ariège. Le Diable, toujours prêt à aider, s’en serait mêlé et lui aurait proposé un marché. Contre la construction magique de l’édifice, il prendrait l’âme du premier mortel qui traverserait le pont… Ne voulant pas si facilement donner une âme au Malin, les habitants eurent une idée : ils firent traverser en tout premier un chat noir, qui, le pauvre, n’avait rien demandé ! Le Diable, furieux, tomba dans l’Ariège et ne reparut pas. Une autre version de la légende, arrivée jusqu’à nous grâce à Adelin Moulis, un écrivain spécialiste de la région, met cette fois en scène une belle femme… Devenue ermite après avoir été forcée un temps à se prostituer, elle aurait fait l’objet d’une tentative de piège par le Diable, qui voulait la faire retomber dans le Mal. Habile et protégée par Saint-Antoine, la femme aurait réussi à faire échouer son guet-apens en lui donnant une pièce qui le fit hurler de douleur et fuir. Des démons auraient tenté de détruire le pont pour venger leur maître, mais les cloches des alentours les firent fuir. Si vous regardez bien l’eau qui coule aux pieds du pont, peut-être verrez-vous dépasser des cornes démoniaques !
Tomber sous le charme des lieux
Si vous préférez une explication plus terre à terre à l’origine de ce pont, en voici une : les légendes circulant sur le diable étaient plus connues que la réelle histoire de son origine, au point que l’on a longtemps cru que l’édifice avait été construit au Moyen-âge. Un panneau de circulation indiquait même “Pont du Diable, XIIIe siècle”, jusqu’à ce qu’un historien ariégeois, Jean-Jacques Pétris, révèle en 2010 après des recherches poussées que le pont datait en réalité du XIXe siècle. Il n’apparaît pas sur les cadastres avant la moitié du siècle, et l’historien a pu apprendre qu’il a été construit à l’initiative d’un ingénieur, qui voulait y tester un nouveau modèle de roue hydraulique destinée à l’activité industrielle. En somme, un modèle de moulin amélioré ! Quoique soit ses origines, ce pont sur l’Ariège a tellement de cachet que les couples d’amoureux de la région y viennent faire leurs photos de mariage : aucune raison que vous ne tombiez pas aussi sous le charme du Pont du Diable !
Photo "Pont du Diable" (crédit : Guide Toulouse Pyrénées)